La Force d’intervention conjointe multinationale (MNJTF), dont le quartier général est basé dans la capitale tchadienne N’Djamena, doit compter 8 700 militaires, policiers et civils, fournis par le Nigeria et quatre pays voisins, le Tchad, le Cameroun, le Niger et le Bénin. Elle sera commandée par un haut gradé nigérian.
Selon Sanusi Imran Abdullahi, chef de la Commission du Bassin du lac Tchad, organisation qui regroupe le Nigeria et ses voisins, « le montant total nécessaire pour mettre en place et faire fonctionner le quartier général de la MNJTF pour les 12 prochains mois est d’environ 30 millions de dollars (27 millions d’euros) ».
« Les pays contributeurs de troupes sont responsables de l’équipement et du ravitaillement de leurs troupes », a-t-il ajouté.
Cette déclaration intervient alors que les ministres de la Défense et les chefs militaires du Nigeria, du Tchad, du Niger, du Cameroun et du Bénin se sont retrouvés mardi à Abuja, la capitale fédérale nigériane, pour travailler sur leur plan de lutte contre Boko Haram.
Le nouveau président nigérian Muhammadu Buhari doit retrouver jeudi 11 juin les chefs d’État de ces pays pour un sommet à Abuja consacré à ce dossier.
Les attaques continuent
Depuis février, face à l’expansion des insurgés, les armées du Nigeria, du Tchad, du Niger et du Cameroun ont déjà engagé une offensive contre Boko Haram, qui a subi une série de revers.
Mais le groupe armé reste une menace : depuis fin mai, il a multiplié ses attaques dans le nord-est du pays, faisant au moins 109 victimes. Mercredi, trois femmes kamikazes ont péri dans le nord-est du Nigeria lors de l’explosion de la charge qu’elles portaient sur elles, sans faire de victime.
Le chef de la police de l’État de Borno, Aderemi Opadokun, a indiqué que les kamikazes étaient mortes alors qu’elles se rendaient dans la capitale régionale Maiduguri, frappée de nombreuses fois dans le passé par le groupe islamiste Boko Haram.