Au cours des trois dernières semaines, soixante-cinq civils accusés de viols ou d’agressions sexuelles, en 2014 et 2015, ont défilé devant un juge de Bunia, chef-lieu de la Province-Orientale en RDC. Les verdicts ? Quarante-six condamnations, 13 acquittements et six dossiers renvoyés pour approndir l’instruction, a appris l’AFP jeudi de source judiciaire.
Le plus grand cycle d’audiences
"Les condamnations vont de sept à 15 ans de prison ferme", a indiqué Alphonse Wonga, président du tribunal de grande instance de Bunia. Ces jugements ont été prononcés au cours d’audiences foraines, hors des murs d’un tribunal.
Il s’agit du plus grand cycle d’audiences de ce genre organisé depuis la nomination l’an dernier de Jeannine Mabunda, représentante spéciale du chef de l’État pour la lutte contre les violences sexuelles. Selon les informations transmises par son bureau, les 65 personnes jugées à Bunia n’étaient ni des militaires, ni des miliciens. Plusieurs audiences semblables ont eu lieu depuis un an, de l’est à l’ouest du pays.
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Le district de l’Ituri porte les stigmates de deux guerres ethniques qui l’ont ravagé entre 1996 et 2003. Et l’est de la RDC reste déchiré par plusieurs conflits armés.
Les viols sont régulièrement dénoncés par les ONG internationales. En 2014, un rapport du Commissariat aux droits de l’Homme de l’Onu reconnaissait que la RDC faisait quelques progrès en matière de lutte contre l’impunité pour les crimes sexuels. Cependant, la plupart des auteurs des violences sexuelles échappent toujours à la justice.
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(Avec AFP)