Attendue depuis mars, la quatrième cimenterie camerounaise entrera en activité courant juin, « sauf changement de dernière minute », estime Taha Özbey, le directeur du projet à Medcem Cameroun. La filiale du groupe turc Eren Holdings a investi plus de 16 milliards de F CFA (24,39 millions d’euros) pour implanter cette usine d’une capacité de production annuelle de 600 000 tonnes dans la zone portuaire de Douala.
Pour son démarrage, Medcem Cameroun projette 200 emplois directs et 600 emplois indirects, pour produire deux variétés de ciment (Portland 42.5R et CPJ 35), dont le tiers de la production sera écoulé en Afrique centrale. L’entreprise turque arrive sur un marché concurrentiel mais porteur, où sont déjà présents Cimencam (Lafarge), Cimaf (groupe marocain Ciments d’Afrique) et le nigérian Dangote. « La demande locale est actuellement évaluée à environ 3 millions de tonnes et croit annuellement d’environ 8 % pour une capacité annoncée de 4,1 millions de tonnes, y compris la nôtre. En tenant compte de la demande sous-régionale, nous pouvons dire que le marché demeure insaturé », pronostique Taha Özbey.
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Medcem Cameroun compte sur la qualité de ses produits pour s’imposer. « Il est difficile de dire que l’industrie du ciment au Cameroun peut avoir une politique de prix, analyse Taha Özbey. Nous y sommes déjà quatre entreprises et les prix n’ont pas vraiment varié. C’est la qualité qui fera la différence et le consommateur saura lequel offre le meilleur rapport qualité/prix. »
Le projet se concrétise en moins d’une année. Le 9 septembre 2014, Abut Ozsezikli, le patron d’Eren, signe une convention d’investissement avec le gouvernement qui lui accorde notamment des avantages fiscaux prévus dans la loi d’avril 2013 sur les incitations à l’investissement. De plus, une carrière de pouzzolane est octroyée au groupe turc.
Présent dans l’énergie, le textile, le ciment, le papier-emballage, la gestion portuaire, la grande distribution et l’hôtellerie, Eren Holdings nourrit des projets dans l’énergie et les matériaux de construction au Cameroun et envisage de construire des cimenteries en République démocratique du Congo et en Côte d’Ivoire.
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Par Omer Mbadi, à Yaoundé