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Culture

Titi palestinien

Ayant pour seuls armes une feuille de papier et un crayon, ils croquent, à pleine dents, les thèmes les plus tabous de la société : religion, sexe, chefs d’État, tout y passe ! Portraits choisis de ces dessinateurs qui défendent la liberté d’expression, coûte que coûte. Naji al-Hali était palestinien.

Mis à jour le 27 avril 2015 à 13:21

Depuis l’assassinat de son auteur en 1987, Handala continue à inspirer la jeunesse des territoires © Awad Awad/AFP

Handala a 10 ans, l’âge qu’avait son créateur, Naji al-Ali, quand, en 1948, il a dû fuir son village de Palestine devant la soldatesque israélienne pour se réfugier au Liban. Toujours de dos, ce petit bonhomme, va-nu-pieds aux habits rapiécés, se montre pour la première fois en 1969 dans les pages d’un quotidien koweïtien.

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Témoin aussi frêle qu’opiniâtre des drames palestiniens, "ses cheveux sont ceux du hérisson, qui utilise ses épines comme arme. Bien qu’il soit rude, il a l’odeur de l’ambre. Ses mains, toujours derrière son dos, sont le signe du rejet des solutions porteuses de l’idéologie américaine", expliquait Naji al-Ali, assassiné à Londres en 1987.

Ses yeux sont-ils pleins de larmes ou de mépris, d’effroi ou de compassion, brillent-ils de colère ou d’espoir ? Pétromonarques cyniques et ventripotents, réfugiés démunis, pluies de bombes ou berceaux en cercueils : on ne peut que deviner, aux spectacles dont il est l’éternel témoin, les émotions qui voilent une bouille que l’on verra seulement le jour où "la dignité arabe ne sera plus menacée, et [où] elle aura retrouvé sa liberté et son humanité".