Rosine Soglo (81 ans) est un dinosaure de la vie politique béninoise. Première dame de 1991 à 1996, elle a fondé le parti Renaissance du Bénin. Lunettes noires fixées en permanence, signe visible de la cécité dont elle est soufre, la doyenne d’âge de la septième législature s’est livrée lors de son discours inaugural à une attaque en règle contre certains députés de la mouvance présidentielle, qu’elle qualifie de "fossoyeurs de l’économie".
"Je voudrais dire ceci, que nous sommes la deuxième institution de la République. Et pour cela, je voudrais que nous respections cette auguste Assemblée, cette auguste institution. Il me serait désagréable de savoir que parmi nous se cachent, comme dans des repères, des gens qui ne sont pas catholiques, qui ont des cadavres dans leur placard et qui sont ici, alors qu’ils sont des fossoyeurs de l’économie nationale", a-t-elle notamment déclaré.
Présent au sein de l’hémicycle, l’ex-ministre de l’Énergie et de l’Eau, Barthélémy Kassa qui a quitté le gouvernement le 12 mai suite à une affaire de détournement de près de trois milliards de francs CFA d’aide destinée à un programme d’accès à l’eau potable, en a eu pour son compte. "On en a tellement eus – des scandales – qu’on ne sait plus où on en est. Le dernier, c’est la Hollande qui crie et qui veut s’en aller. On dit trois milliards par- ci, cinq milliards par- là. De quoi parlons-nous? C’est du Bénin ?…", a sermonné la doyenne d’âge qui préside le bureau provisoire de l’Assemblée nationale.
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