Le président ghanéen John Dramani Mahama et son homologue, l’Ivoirien Alassane Ouattara, se sont rencontrés à Genève le lundi 11 mai, à l’invitation de Kofi Annan, ancien secrétaire général de l’ONU.
Cette rencontre intervient deux semaines à peine après la décision de la chambre spéciale du Tribunal international du droit de la mer (TIDM) autorisant Accra à mettre en oeuvre un projet pétrolier dans la zone que se disputent le Ghana et la Côte d’Ivoire mais imposant dans le même temps l’interdiction de nouveaux forages. Dans sa demande de prescription de mesures conservatoires, Abidjan réclamait « la suspension de toutes opérations d’exploration et d’exploitation pétrolières en cours dans la zone litigieuse ».
Coopération
Selon un communiqué assez court publié, sur le site de la présidence du Ghana, à l’issue de la rencontre, « les deux présidents, fidèles à leur vision commune de l’intégration régionale, ont décidé de s’engager dans un processus visant à parvenir à une coopération, comme le prescrit le TIDM ». Les deux chefs d’État ont rappelé que « la délimitation de la frontière reste l’objectif des deux Parties » et ont « réitéré leur engagement à promouvoir les discussions qui favorisent l’intégration régionale pour le bénéfice de leurs pays respectifs ».
En termes plus clairs : aucune avancée concrète n’a pu être réalisée durant cette rencontre.
La « coopération » à laquelle les deux États se sont engagés à « parvenir », selon leur communiqué, ne concerne nullement la délimitation d’une frontière commune, mais le respect des mesures conservatoires imposées par la chambre spéciale du TIDM. Dans son ordonnance du 25 avril [PDF], l’institution basée à Hambourg, enjoignait les deux Parties à coopérer afin de prendre « toutes les mesures nécessaires pour prévenir tout dommage grave au milieu marin, y compris le plateau continental et ses eaux surjacentes, dans la zone litigieuse » et à s’abstenir « de toute action unilatérale pouvant conduire à l’aggravation du différend ».
Impact
La résolution du contentieux entre Abidjan et Accra reste donc, pour le moment, entre les mains du Tribunal international du droit de la mer, dont la décision sur le tracé de la frontière maritime entre les deux pays n’est pas attendue avant la fin 2016 et pourrait avoir des conséquences importantes sur les perspectives financières des deux pays et les entreprises pétrolières et gazières actives dans la zone litigieuse.
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