Le 7e Forum foncier mondial de Dakar, organisé par ICL International Land Coalition – qui regroupe plusieurs organisations de la société civile telles que Oxfam, Icodev Africa, Enda – a attiré plus de 700 participants venus discuter des moyens de permettre à la terre de jouer son rôle dans le développement de l’Afrique.
Équilibre
Selon les données de la Banque africaine de développement, « 39 millions d’hectares de terres agricoles se prêtent à l’irrigation, alors que le pourcentage de terres arables irriguées sur le continent n’est que de 7 % (à peine 3,7 % en Afrique subsaharienne) ».
Un potentiel inexploité, qui attire, certes, les investisseurs étrangers mais est également indispensable aux communautés locales. D’où l’urgence de trouver un équilibre entre ces différents intérêts.
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Accès
Si « la terre est notre pétrole », comme l’a affirmé durant le forum Pape Abdoulaye Seck, le ministre sénégalais de l’Agriculture, encore faut-il savoir à qui elle revient et comment la repartir. Or, selon Aïda Djigo Wane, directrice adjointe de l »Agence pour la promotion des investissements (Apix), « au Sénégal, par exemple, 95 % des terres n’appartiennent formellement ni à l’État ni aux particuliers ».
La question du droit à la terre est tout aussi cruciale. Comme le note Soyata Maiga, de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP), « les femmes détiennent moins de 1 % des terres africaines, pourtant elles assurent 60 % de la culture vivrière. »
Certains pays – le Cameroun, Madagascar et le Sénégal notamment – ont déjà lancé des réformes mais les coutumes résistent à la loi. « On peut faire des réformes pour faciliter l’accès des femmes ou d’autres groupes à la terre, mais c’est difficile d’abandonner ce qui m’a été légué par mes ancêtres », a reconnu simplement un chef traditionnel ghanéen.
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