Politique

Mali : le Gatia prend le contrôle de Ménaka

Le Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés (Gatia) – proche du pouvoir malien – a pris lundi le contrôle de Ménaka, dans le nord du Mali, selon l’AFP. Une localité jusqu’ici partiellement entre les mains de la rébellion.

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Mis à jour le 28 avril 2015 à 10:05

Le général Gamou, fondateur du Gatia, en février 2013, à Gao. © Émilie Régnier/J.A.

Pour la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), il s’agit d’une "rupture manifeste du cessez-le-feu par le gouvernement". Le 27 avril, la rébellion à dominante touareg a été chassée de Manéka, localité qu’elle avait jusqu’ici en partie le contrôle, par un groupe armé favorable à Bamako.

"Ce lundi, le Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés (Gatia) est entré à Ménaka pour prendre le contrôle des positions des rebelles touareg du MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad) qui ont fui", a affirmé une source de sécurité au sein de la Minusma jointe à Ménaka.

"Il n’y a pas eu de combat. Actuellement les Casques bleus de l’ONU occupent toujours leur camp à Ménaka. L’armée malienne est également cantonnée dans son camp mais le Gatia a pris toutes les positions du MNLA en fuite", a ajouté la même source.

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Provocation ?

Haballa Ag Amzatal, secrétaire général adjoint du Gatia, a confirmé l’information, assurant que le groupe et ses alliés d’une branche du Mouvement arabe de l’Azawad (MAA) avaient été "provoqués" par les forces du MNLA "à 40 km au sud-ouest de Ménaka, dans la localité d’Inazolt". "Nous les avons repoussés et poursuivis jusqu’à Ménaka où nous occupons actuellement toutes leurs positions, notamment la mairie de la ville", a-t-il déclaré.

La CMA a en revanche fait état dans un communiqué de "combats et de souffrances supplémentaires pour les populations de Ménaka" à la suite de l’attaque lancée dans la matinée "par des éléments de l’armée malienne et de ses milices".

"Depuis le début du processus de négociations, les violations du cessez-le-feu par le gouvernement malien sont flagrantes et récurrentes sans que cela ne soit dénoncé ou suffisamment souligné par la communauté internationale et la Minusma, pourtant si prompts à faire pression tous azimuts sur la CMA pour parapher l’accord d’Alger", a dénoncé la rébellion touareg.

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"La gravité de l’agression est d’autant plus inacceptable qu’elle intervient au lendemain d’un engagement définitif de la CMA à parapher l’accord dans les plus brefs délais, transmis au chef de la Minusma et représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU", selon le communiqué.

"La CMA ne peut se résoudre à subir indéfiniment les attaques et les agressions dictées par Bamako sans réagir", ajoute celle-ci, exhortant la médiation algérienne et la communauté internationale à "condamner de tels agissements et à prendre leurs responsabilités".

(Avec AFP)