Jean-Louis Borloo présente un plan de 200 milliards d’euros pour l’électrification de l’Afrique

L’ancien ministre français Jean-Louis Borloo a présenté ce mardi en présence du président François Hollande son plan pour l’électrification de l’Afrique, qui nécessitera au total 200 milliards d’euros de financements sur une dizaine d’années.

Jean-Louis Borloo annonce être soutenu par plus de 30 chefs d’État africains. © Présidence de la République française

Jean-Louis Borloo annonce être soutenu par plus de 30 chefs d’État africains. © Présidence de la République française

Publié le 3 mars 2015 Lecture : 2 minutes.

Il préparait son projet depuis des mois. Jean-Louis Borloo l’a présenté ce mardi 03 mars devant un parterre de personnalités, sous les ors de l’hôtel de Marigny à Paris, mis à disposition par la présidence française. Son « plan Marshall » pour l’électrification de l’Afrique, financé par les « pays du Nord », entend stimuler conjointement les croissances africaines et européennes tout en limitant les migrations.

« Le relais de croissance pour l’Europe se trouve en Afrique, c’est vital pour notre croissance, pour notre stabilité, a déclaré l’ancien ministre français de l’Écologie et ancien président du parti centriste UDI. Car l’électricité est à la base de tout le reste : l’agriculture, l’accès à l’eau, la santé, l’économie. »

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3 % du budget de l’UE

Pour amener cette énergie aux 600 millions d’africains qui n’y ont pas accès, Jean-Louis Borloo estime, sur la base d’études économiques, que 200 milliards d’euros sont nécessaires sur une dizaine d’années, dont 50 milliards de subventions. Soit « 4 milliards par an environ ». « Ce qui est une blague. Cela représente 3 % du budget de l’Union Européenne », a-t-il insisté sans dire précisément qui seront les donateurs.

Maillon central de son plan, une Agence de l’électrification de l’Afrique sera chargée de coordonner les projets à l’échelle du continent. Elle se focalisera sur des solutions propres, centralisées ou non, car « que l’on prenne la géothermie, le solaire ou l’éolien, partout où l’on va en Afrique, l’énergie accessible la moins chère est une énergie renouvelable. »

Cette agence doit voir le jour d’ici à fin juin, a insisté l’ancien ministre, afin d’être opérationnelle avant le Sommet de Paris en décembre, qui doit parvenir à la signature d’un nouvel accord mondial sur le climat et dans lequel la diplomatie française est très impliquée.

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Soutien de la France

Le président François Hollande, récemment en visite aux Philippines sur ce thème, a fait une apparition surprise lors de cette présentation qui réunissait par ailleurs la Maire de Paris Anne Hidalgo, les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat, des ambassadeurs ainsi qu’une trentaine de représentants d’entreprises françaises.

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« Jean-Louis Borloo a une intuition, et c’est aussi la notre, c’est que l’Afrique est le continent d’avenir, a déclaré François Hollande, précisant que ce projet soutenu par l’Élysée permettrait d’atteindre les objectifs de la France en matière de climat. Mais il y a une condition impérieuse, c’est d’avoir l’accord des pays africains. »

Présent à Dakar pour le Sommet de la Francophonie puis à Addis-Abeba pour celui de l’Union Africaine, Jean-Louis Borloo dit avoir rencontré au cours des derniers mois plus de 30 chefs d’Etat qui ont « tous soutenu » son projet.

Au-delà de l’aide multilatérale, plusieurs initiatives travaillent déjà sur l’électrification de l’Afrique, comme le programme Power Africa de Barack Obama ou le Fonds Vert des Nations Unis. Cette structure basée en Corée du Sud vient de recevoir 10 milliards d’euros de promesses de financements pour l’année 2015.

Jean-Louis Borloo n’a pas dit précisément s’il souhaitait absorber dans son projet une partie de cet organisme, qui n’est pas uniquement dédié à l’énergie en Afrique.

>>>>> Où en est le plan « Power Africa » d’Obama, un an après son lancement ?

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