Politique

Les enveloppes du Canard enchaîné

Paru en 2008, « Le vrai Canard », de Karl Laske et Laurent Valdigué, édité chez Stock, décrit « la face cachée du Canard enchaîné » et son fonctionnement.

Mis à jour le 29 avril 2011 à 15:33
Béchir Ben Yahmed

Par Béchir Ben Yahmed

Béchir Ben Yahmed a fondé Jeune Afrique le 17 octobre 1960 à Tunis. Il fut président-directeur général du groupe Jeune Afrique jusqu'à son décès, le 3 mai 2021.

Bien sûr, l’hebdomadaire satirique a immédiatement dénoncé une opération menée contre lui par on ne sait quels malveillants : habitué à attaquer les autres en toute impunité, il a mal supporté qu’on regarde dans son arrière-cour…

Parmi les révélations de ce livre, le système des enveloppes distribuées chaque année dans la foulée de l’assemblée générale des actionnaires, qui arrête le bilan et le compte des résultats de l’exercice. (La société éditrice gagne chaque année entre 5 millions et 6 millions d’euros, parfois plus).

Lisez :

« Ça commence à 18 heures [raconte un journaliste]. Ce n’est pas une distribution à proprement parler. La comptable passe discuter avec chacun et lui remet son enveloppe. Dans le temps, il paraît qu’il y avait du liquide à l’intérieur. Aujourd’hui, c’est un chèque. »

« Les journalistes du Canard sont parmi “les mieux payés” de la place de Paris, et ils le savent bien. “Les rédacteurs ont un salaire fixe – le salaire moyen se situant aux alentours de 3 750 euros –, trois mois de salaire double et une prime versée en deux fois.” Leur salaire est généralement doublé. Et 7 500 euros n’est encore qu’un salaire mensuel moyen d’un journaliste confirmé. Selon nos informations, les dirigeants du Canard, quant à eux, émargent à hauteur de 200 000 euros net annuels. Ce qui les place dans la fourchette des meilleures rémunérations de la “grande presse”. […] L’entreprise affiche aujourd’hui 81 salariés, que Le Canard dispense d’un comité d’entreprise. “Le PDG – en l’occurrence, moi – signe tous les ans un constat de carence, explique Michel Gaillard. Ce document, adressé à l’administration, constate qu’aucun salarié ne s’est porté candidat à l’élection d’un comité d’entreprise. Il faut croire que les salariés du Canard, qui en sont aussi les actionnaires et élisent chaque année les membres du conseil d’administration, n’éprouvent pas le besoin d’être représentés dans d’autres organes.” »