La presse algérienne a vivement critiqué dans ses colonnes, mardi 21 mai, les informations officielles publiées au compte-goutte sur la santé d’Abdelaziz Bouteflika, dont un dernier communiqué la veille. Elle critique notamment l’absence de communication qui ouvre la voix selon elle aux rumeurs.
« À défaut d’information, la rumeur gagne et les maladresses s’accumulent. C’est ainsi que l’on peut résumer cette situation où chacun suppute, à qui mieux mieux, sur la santé du président de la République », écrit le quotidien francophone Liberté. « Dans un État normal, ou tout au moins normalisé, il appartient à la présidence de la République de rendre public un communiqué officiel qui l’engage et au médecin personnel du chef de l’État de donner un bulletin de santé hebdomadaire, puisque la semaine d’hospitalisation initialement prévue est largement dépassée. »
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"Fausses informations"
Plus agressif, le quotidien arabophone Echorouk dénonce le silence des autorités françaises : « Pourquoi ceux-là [les clans du pouvoir] cachent-ils la vérité au peuple algérien? Il est triste de constater que les services de renseignement étrangers soient au courant du dossier médical du président pendant que le pouvoir avec son administration, ses services secrets et ses ministres sont empêtrés dans l’ignorance. »
Alors que le silence règne toujours autour de l’état de santé du président Bouteflika, le Premier ministre Abdelamalek Sellal a dénoncé, lundi 20 mai, les « fausses » informations publiées notamment par certains médias internationaux, affirmant que son pronostic vital n’a « jamais » été engagé et qu’il était en convalescence. Cela faisait dix jours qu’il ne s’était pas exprimé sur le sujet.
Le 29 avril, le professeur Rachid Bougherbal, qui a soigné M. Bouteflika avant son transfert en France, avait affirmé, cité par le quotidien Ennahar, que le chef de l’État « [reviendrait] en Algérie dans quelques jours… au plus tard dans sept jours ».
(Avec AFP)