Une quinzaine de pays ont vu leur espérance de vie chuter entre 1990 et 2007. Parfois de peu, comme le Ghana, qui passe de 58 ans à 57, parfois de beaucoup, comme le Lesotho ou le Zimbabwe, qui ont perdu respectivement 16 et 15 ans d’espérance de vie, celle-ci s’établissant à 45 ans seulement. Les ravages du sida expliquent en grande partie ces mauvais chiffres, auxquels s’ajoutent, dans le cas du Zimbabwe, les effets d’une crise économique sans précédent et l’effondrement de tout le système de santé.
Parmi les dix pays les plus touchés par le sida dans le monde, neuf se situent en Afrique australe, le dixième en Afrique de l’Est. La mortalité infantile reste élevée ; 20 % des cas concernent des enfants de moins de 5 ans. Autre chiffre inquiétant : celui de la mortalité des mères, pendant la grossesse ou lors de l’accouchement, qui selon l’OMS n’a connu en Afrique « aucune amélioration entre 1990 et 2005 ».
La guerre et ses conséquences expliquent également le recul de l’espérance de vie. Le (triste) record mondial se situe sur le continent africain, en Sierra Leone, où l’on ne vit que 41 ans en moyenne.
Signe encourageant toutefois, trente et un pays ont vu leur population gagner quelques années d’espérance de vie, comme le Liberia (+ 25 ans), le Niger (+ 14), le Bénin, le Mali et Madagascar (+ 6). Mais, dans quatorze autres, on meurt plus jeune aujourd’hui qu’en 1990.