La veille, l’opposante Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), avait accusé Abdelaziz Ziari, président de l’APN, d’avoir tenté d’influencer une partie de ses vingt-six députés. Candidate malheureuse lors de la présidentielle du 9 avril, Louisa Hanoune avait milité, lors de sa campagne, pour la dissolution d’une « assemblée illégitime » à qui elle reproche de s’être opposée aux mesures protectionnistes introduites par l’exécutif. Elle a maintenu son mot d’ordre après le scrutin jusqu’à l’imposer dans le débat politique. Courroucé par son obstination, Ziari aurait voulu « punir le PT » en faisant des « propositions indécentes » à ses élus, leur promettant notamment des postes dans les différentes commissions de l’APN s’ils arrivaient à créer un groupe parlementaire dissident. Ziari n’a pas jugé utile de démentir les propos de la patronne des trotskistes algériens. C’est donc dans une ambiance délétère qu’Ahmed Ouyahia a soumis sa feuille de route pour le prochain quinquennat.
Après un discours de quarante-cinq minutes, plus de 250 députés (sur 389) se sont inscrits pour des questions orales. Résultat : le débat parlementaire a dû être étalé sur cinq jours au lieu des trois prévus initialement. Le Premier ministre devra y répondre le 24 mai. Mais l’adoption du plan ne fait pas l’ombre d’un doute, l’Alliance présidentielle disposant d’une confortable majorité dans les deux Chambres du Parlement.