Grande nouveauté : ce sera la première fois que les patrons algériens du FCE auront à choisir entre deux candidats afin de désigner leur chef de file pour un mandat de douze mois en théorie qui peut être poussé à deux ans. Autre innovation, le scrutin s’effectuera à bulletin secret. À moins d’une semaine de l’échéance, les pronostics battent leur plein autour des deux candidats en lice. D’un côté, Réda Hamiani, 62 ans, l’actuel patron des patrons algériens, élu pour deux ans. Il a succédé à Omar Ramdane (demeuré président d’honneur) en février 2007. Sa candidature à sa propre succession, encore non officielle, ne fait l’objet d’aucun doute en interne. Ministre des PME dans les années 1990 et patron de la marque de textile Redman – qui eut ses heures de gloire –, respecté par ses pairs, Réda Hamiani, issu d’une grande famille, représente la stabilité et la continuité. De l’autre côté, Slim Othmani, le PDG de la Nouvelle Conserverie algérienne (NCA), a annoncé postuler à la tête du FCE dès la mi-avril. Membre du conseil exécutif du FCE et de diverses commissions internes, actif dans plusieurs think-thank, il incarne, à 52 ans, une nouvelle génération d’entrepreneurs. Mais, s’il représente la relève, il récuse toute idée d’opposition frontale à son rival et aîné : « Réda Hamiani est quelqu’un que j’apprécie. Mais je veux donner plus d’énergie et de nerf au FCE », précise l’outsider. Bienséance de façade ? Le prétendant se garde de livrer publiquement le détail de son programme, de crainte de voir ses propositions reprises par le camp adverse. En coulisses aussi, le travail de lobbying est très intense. À chacun de ses partisans, Othmani affirme avoir rallié à sa cause près de la moitié des 250 membres du FCE. Les rumeurs du retour d’Omar Ramdane ou de la candidature d’Ahmed Tibaoui, le dirigeant du World Trade Center d’Alger, qui a piloté l’agence de promotion des investissements (l’ex-Andi), sont vécues par son camp comme des tentatives de déstabilisation de leur poulain. Plus discret, Réda Hamiani aura gardé le silence le plus longtemps possible. L’actuel président du FCE est toutefois monté au créneau pour dénoncer la lenteur du pouvoir à réformer l’économie algérienne au cours d’une conférence de presse organisée par le Forum, le 18 mai, à Alger. Une manière habile d’entrer en campagne sans le dire.

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