Les compagnies exploitantes, le turc Genel Enerji et le canadien Addax, se partageront 12 % des revenus des exportations de Tak Tak. Le gouvernement de Bagdad en percevra 88 %, après qu’ils auront transité par le gouvernement autonome kurde. On ignore encore ce qu’il en sera pour le champ de Tawke, où le norvégien DNO est partie prenante. Une chose est sûre : le pouvoir central, qui a fini par accepter que sa turbulente province conclue des accords avec des compagnies étrangères, n’est pas vraiment ravi. Ni le Premier ministre, Nouri al-Maliki, ni aucun membre de son gouvernement n’étaient présents, le 1er juin, à la cérémonie organisée à Erbil, la capitale du Kurdistan. Seul à se réjouir, Jalal Talabani, le président (d’origine kurde) de la République irakienne, avait, lui, fait le déplacement pour ouvrir symboliquement une vanne au côté de Massoud Barzani, le chef du gouvernement autonome. « Ces contrats sont constitutionnels et légaux », s’est-il empressé de déclarer.
Détenteur des troisièmes réserves mondiales de pétrole, l’Irak peine à se relever des destructions de la guerre et n’exporte que 2 millions de b/j, loin de son objectif de 6 millions. Côté kurde, on critique l’impéritie des autorités, qui auraient investi 2 milliards de dollars pour le gisement d’Al-Adhab (au sud-est de Bagdad) pour n’en extraire que 100 000 b/j, alors qu’avec un investissement de 500 millions de dollars, Tak Tak pourra produire, à terme, 180 000 b/j.