Dans ce dossier
Bigre ! Même si la victoire fut belle lors de ce derby nord-africain, elle n’assure pas encore la qualification au Mondial sud-africain. Pourquoi alors une telle liesse ? Sur toute l’étendue du territoire, la nuit du 7 au 8 juin fut particulièrement festive. Jusqu’aux premières lueurs du jour, hommes et femmes, jeunes et moins jeunes ont défilé dans les villes et villages des 48 wilayas du pays, pleurant de joie, chantant à la gloire des Verts et se réjouissant de la défaite des Pharaons, champions d’Afrique en titre.
Opium du peuple, exutoire pour populations frustrées, la magie du football n’explique pas à elle seule cette surprenante démonstration de joie collective, plus massive encore que les manifestations d’euphorie qui avaient accueilli la victoire de l’équipe nationale contre l’Allemagne fédérale lors de la Coupe du monde 1982, à Gijón (Espagne). Cette soudaine communion entre les Algériens et leur sélection nationale s’explique sans doute par deux effets conjugués. Le premier est lié à la succession d’épreuves vécues ces dernières années – une longue alternance de violence terroriste et de cataclysmes naturels. Le second tourne autour de la cote des bookmakers, qui accordaient peu de chances aux Fennecs, promis à la défaite face aux Pharaons. Les Verts ont déjoué tous les pronostics. Forcément, cela flatte l’ego. Et si, ce soir-là, au stade Mustapha-Tchaker de Blida, le résultat avait été inversé, il n’est pas certain que cela aurait provoqué un drame.