Dans ce dossier
Les 100 personnalités qui feront l’Afrique en 2010
L’attelage politique contre nature qui dirige le Zimbabwe entame sa deuxième année de cohabitation. La première fut tendue. Persuadé d’être le seul dirigeant légitime, Robert Mugabe n’a cessé de torpiller l’accord de partage du pouvoir et de minimiser le rôle de son Premier ministre, Morgan Tsvangirai. Véritable maître du pays, « camarade Bob » ne concède qu’avec parcimonie des parcelles de pouvoir. Il a gardé la mainmise sur les forces de l’ordre et les services de sécurité, continuant à harceler les partisans de l’opposition. Malgré ces conditions de travail difficiles, le gouvernement d’ouverture a obtenu quelques bons résultats. L’inflation a été stoppée, la croissance a été positive (4,7 % pour 2009), et les prévisions pour 2010 sont plus optimistes encore.
Dans le couple aujourd’hui, Tsvangirai joue le rôle de celui qui fait bouillir la marmite quotidienne, pendant que Mugabe et ses proches continuent de se régaler, à crédit… Mais il n’est pas certain que la cohabitation puisse durer indéfiniment. Tsvangirai n’a pour le moment obtenu aucun aval sur les réformes profondes qui pourraient permettre de sortir de la crise, grâce à des élections propres et incontestées.
De son côté, Mugabe, 86 ans, au pouvoir depuis 1981, n’a aucune intention de céder sa place.
(Robert Mugabe, "ne rien lâcher" (© Reuters) / Morgan Tsvangirai, "Premier ministre : mission impossible" (© EPA Corbis)