BDEAC : Anicet-Georges Dologuéle, victime collatérale

Le Centrafricain n’est plus le président de la BDEAC © Vincent Fournier pour J.A

Le Centrafricain n’est plus le président de la BDEAC © Vincent Fournier pour J.A

Publié le 1 février 2010 Lecture : 2 minutes.

Grand ménage à la Cemac
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Grand ménage à la Cemac

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En poste depuis huit ans, l’ancien premier ministre centrafricain, Anicet-Georges Dologuélé, n’accompagnera pas la montée en puissance de la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (BDEAC), qu’il a pourtant préparée. Les six chefs d’État de la Cemac, réunis à Bangui du 15 au 17 janvier dernier, ont bien entériné l’augmentation du capital social de la banque d’investissement régionale, qui passe de 94 milliards de F CFA à 214 milliards de F CFA. « La BDEAC est appelée à jouer un rôle accru dans l’accompagnement du développement de la Cemac dans le cadre des futures négociations sur les APE », a expliqué Antoine Ntsimi, le président de la Commission économique de la Cemac. Mais l’artisan de cette évolution reste à quai. Anicet-Georges Dologuélé a été relevé de ses fonctions de président lors du sommet de Bangui.

« Aux mêmes causes les mêmes effets », justifie le Camerounais Antoine Ntsimi. La BDEAC s’est retrouvée impliquée dans le scandale Madoff après avoir investi en 2008 son excédent de trésorerie dans Primeo, un fonds autrichien, qui l’avait ensuite placé dans les produits financiers de l’escroc américain. Résultat : une perte de 11 milliards de F CFA pour la banque d’investissement. Un placement risqué que des cadres mécontents ont largement médiatisé hors de l’institution. Ancien responsable du bureau parisien de la Beac au milieu des années 1990, le nom du Centrafricain a également été évoqué en marge de l’enquête sur le scandale des détournements depuis le bureau parisien de la Banque centrale. Guère soutenu par les autorités de son pays lors du sommet des chefs d’État à Bangui (d’autant que ces dernières lui prêtent des intentions politiques locales), Anicet-Georges Dologuélé est avant tout la victime collatérale des compensations accordées au Gabon pour avoir perdu le siège de gouverneur de la Beac. C’est en effet le Gabonais Mickaël Adandé, 57 ans, qui le remplace. Très ouvert et fin stratège, cet ancien de la Banque centrale a été un temps détaché au FMI. Adandé a par la suite été conseiller du ministre des Finances gabonais avant d’être le secrétaire général du ministère de l’Économie forestière. Affecté et surtout très surpris par sa mise à l’écart, Anicet-Georges Dologuélé compte se mettre au vert avant de réintégrer la Beac, son corps d’origine.

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