C’est un Mamadou Tandja muet et hébété que les putschistes trouvent dans son bureau, quelques minutes après 13 heures, ce 18 février. « On aurait dit un vieil officier muré dans ses certitudes, ne pouvant imaginer une seconde que ses « enfants » puissent le déposer », confie un des membres de la junte.
Depuis quelques semaines, la colère monte dans les rangs de l’armée. Non seulement le président a bafoué les règles de la démocratie pour se maintenir au pouvoir, non seulement il a isolé le Niger sur la scène internationale au risque de couper le robinet de l’aide, mais aussi il « arrose » copieusement les ex-rebelles touaregs et ses généraux pour acheter leur soutien. Une villa clés en main et un bonus de 20 à 50 millions de F CFA (30 000 à 76 000 euros) pour quelques officiers supérieurs… et rien pour les autres.
Comble de la maladresse : début février, il limoge trente-sept éléments de sa garde présidentielle et annonce que les primes vont baisser. « Comment un homme en danger peut-il prendre le risque de mécontenter ceux-là mêmes qui doivent le protéger ? » lâche un de ses anciens collaborateurs.
Tout à coup, l’enfer