L’Afrique doit construire par elle même le récit de son développement et rompre avec les perceptions extérieures qui l’entourent. Tel fut le leitmotiv du discours de Carlos Lopes qui s’exprimait au cours de la vingt-troisième session ordinaire du Conseil de l’Union africaine mercredi 22 mai à Addis Abeba. Le secrétaire éxécutif de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) a également appelé à ne pas se laisser emporter par les évaluations positives provenant du monde extérieur.
« Nous sommes à l’aube d’une renaissance africaine ! », a-t-il souligné. Prenant la parole quelques jours avant l’arrivée des chefs d’État dans la capitale éthiopienne, attendus pour fêter le cinquantenaire de l’Union africaine, le bissau-guinéen n’a pas manqué de lyrisme pour appeler l’Afrique à « prendre le contrôle de sa narration » et à maitriser ses relations avec la communauté internationale ».
Mieux négocier ses partenariats
Selon lui, l’Afrique doit mieux négocier ses partenariats et « dissiper les mythes et l’incompréhension » autour des conditions d’investissement pour attirer plus de capitaux dans le continent. Cela passera notamment par la fin « des contrats défavorables à l’Afrique », une référence à peine voilée aux accords de cession dans les mines congolaises qui ont fait perdre 1,36 milliards de dollars au pays. Tout en reconnaissant les progrès accomplis au cours des 50 dernières annés, Carlos Lopes a aussi regretté que « les questions de conflits et de mauvaise gouvernance continuent de définir l’Afrique aux yeux du monde extérieur ».
« Tout comme nos ancêtres ont jeté les bases de notre dignité et nous ont libéré de l’oppression, nous avons la responsabilité collective de mettre en place des fondements solides pour la prospérité des générations présentes et futures », a proclamé celui qui entend révolutionner l’institution onusienne pour en faire la boîte à idées du continent.
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Panafricanisme
Le secrétaire éxécutif de la CEA a également souligné le rôle décisif des intellectuels et des pionniers du panafricansime comme Marcus Garvey, W.E.B. DuBois et George Padmore, ou encore Mwalimu Julius, dans la promotion de l’unité du continent et dans la création de l’Union africaine.
Citant même Patrice Lumumba qui prophétisait que « l’Afrique écrira[it] sa propre histoire et à la fois au nord et au sud, et que ce sera une histoire de gloire et de dignité »…