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Bénin : Objectif 2011
Leur capital sympathie ne cesse de prendre de la valeur. Nicéphore Soglo peut se prévaloir d’être le père de la démocratie béninoise, en tant que premier président élu, en 1991, au sortir de la Conférence nationale. Depuis, s’il a du mal à dépasser la rancœur née des « trahisons » qui ont conduit à sa défaite en 1996, l’ancien fonctionnaire international est resté fidèle aux Béninois.
Il aurait pu monnayer son statut d’ancien chef d’État à l’extérieur, il a préféré poursuivre la bataille depuis la mairie de Cotonou, qu’il dirige depuis 2002. Et si, à 75 ans, l’homme reste adepte du protocole et des longs monologues rageurs, il suffit de lui rendre visite à son domicile de la Haie-Vive pour comprendre deux choses : Nicéphore Soglo vit pour le pouvoir mais non du pouvoir et, s’il ne s’est jamais vraiment remis de 1996, il a gardé le goût des autres.
Son épouse (76 ans) est, selon un membre du gouvernement, « le seul homme politique du Bénin ». Bête de scène alliant faconde et intelligence, certes excessive dans ses emportements contre Boni Yayi et peu aimable avec ses alliés de l’opposition, « Maman Rosine » est unique. Pour la députée assidue qu’elle est depuis seize ans, le prochain défi sera de lâcher la présidence de la Renaissance du Bénin (RB), qu’elle a fondée en 1992, et d’en transmettre les rênes à son fils, Léhady (49 ans). « Je suis prête », dit-elle à l’approche du congrès du parti, fixé à la mi-septembre.