Dans ce dossier
50 ans, 50 lecteurs, 50 regards sur J.A.
La bibliothèque de l’Institut des belles lettres arabes (plus connu sous le sigle Ibla), à Tunis, était fière de posséder la collection complète et reliée de L’Action, d’Afrique Action et enfin de Jeune Afrique. Nous nous sommes procuré, en temps voulu, les numéros censurés, par l’intermédiaire de personnes bienveillantes qui les apportaient dans leur sac de voyage. Les lecteurs pouvaient ainsi disposer de cette remarquable documentation.
Cette collection a été détruite dans l’incendie du 5 janvier de cette année. La direction de l’hebdomadaire a eu la gentillesse d’accepter de la remplacer. Quand l’Ibla ouvrira de nouveau, après la restauration effectuée par l’Institut national du patrimoine, ce service sera ainsi perpétué sur support numérique, parmi les 180 000 entrées de notre index. Il faut tourner la page des bibliothèques papier, c’est du passé.
Nous faisons spécialement des fiches sur les articles de J.A. ayant trait aux sciences humaines arabes : ce qui touche à la Tunisie, à l’islam contemporain. Une chercheuse italienne faisait une thèse sur « Bourguiba et les Palestiniens » : je l’ai notamment dirigée vers des articles de J.A. À côté des chercheurs, nous avons aussi beaucoup de lycéens qui étudient à la bibliothèque. Ils viennent du quartier populaire Bab Menara, dans lequel nous sommes installés. Ils réinventent l’arabe tunisien, tous les dimanches au stade ou sur Facebook. Ce sont eux, la Tunisie de demain. Et c’est une jeunesse dont Jeune Afrique devrait aussi parler.