Et si l’année 2011 marquait le retour du président Paul Biya sur le devant de la scène internationale ? À Yaoundé, les ministères des Affaires extérieures et de la Défense n’en doutent pas et communiquent à l’envi sur le choix de Douala pour abriter la base continentale logistique (BCL) de la future Force africaine en attente (FAA) de l’Union africaine (UA). Selon un communiqué commun aux deux ministères, publié le 5 janvier, « le Cameroun devient [ainsi] le socle de la charnière centrale des opérations de maintien de paix en Afrique ».
De fait, destinée à être opérationnelle avant fin 2011, la BCL constitue une étape déterminante vers une réelle autonomie dans les domaines du maintien de la paix et de la résolution des conflits sur le continent. Concrètement, si ce n’est pas à Douala que sera stationnée la Force africaine, c’est ici que sera rassemblée, sur un même site, la partie logistique : armes lourdes, véhicules blindés, hélicoptères de ravitaillement, rations alimentaires, matériel divers adapté aux besoins du continent…
La nouvelle base favorisera aussi le développement de plans de déploiement adaptés à chaque situation, l’idée étant d’assurer à la Force africaine une plus grande réactivité. La capitale économique camerounaise était la dernière candidate en lice avec Alger (qui a fini par se désister). Si elle a été retenue, expliquent les experts, c’est parce qu’elle se trouve à une distance raisonnable de la plupart des capitales des pays membres de l’UA.
Si l’installation de la BCL est un succès politique et une opportunité en termes d’emplois pour le Cameroun, l’UA souhaite encore lui adjoindre un centre de gestion des catastrophes naturelles. Beaucoup reste donc à faire.