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Tunisie : les secrets d’une révolution
Provenaient-ils directement du palais présidentiel ou étaient-ils placés à la Banque centrale ? Et si cette dernière hypothèse était confirmée, s’agissait-il d’un coffre particulier ou d’un prélèvement sur le stock national d’or ? Il faudra attendre les résultats de l’enquête judiciaire ordonnée par le gouvernement de transition pour « acquisition illégale de biens », « placements financiers illicites à l’étranger » et « exportation illégale de devises ». Cette enquête vise nommément Ben Ali et Leïla Trabelsi. Selon le Conseil mondial de l’or (CMO), il manquerait bien 1,5 tonne d’or dans les coffres de la Banque centrale par rapport à l’évaluation du stock de décembre dernier.
« Ce que nous savons, explique un banquier tunisien, c’est que les Ben Ali et les Trabelsi recevaient chaque jour d’importantes sommes d’argent en liquide qui leur servaient à acheter une grande quantité de lingots. L’or est devenu un placement plus sûr et plus rentable. Mais où achetaient-ils cet or et à qui ? On l’ignore. » Les milieux bancaires tunisiens signalent par ailleurs que les Trabelsi ont fait, entre décembre et jusqu’au 14 janvier, d’importants transferts en devises vers l’étranger. Aucun établissement ne s’y est opposé. Sauf un, qui a refusé, le 14 janvier, d’exécuter un ordre de transfert de 8 millions de dinars émis par un Trabelsi.