Le premier mémorial du génocide des Tutsis du Rwanda érigé en France a été inauguré le 9 avril à Cluny, en Bourgogne, ville où a grandi Sonia Rolland, l’actrice et ex-Miss France, née de mère rwandaise et que l’on sait active dans l’humanitaire à Kigali, où elle a vu le jour.
La commémoration du 17e anniversaire du génocide, à laquelle assistaient dans la capitale du Pays des Mille Collines les Français Bernard Kouchner (à titre privé) et François Zimeray, ambassadeur pour les droits de l’homme, a par ailleurs permis un certain dégel des relations entre Alain Juppé, le ministre des Affaires étrangères, et l’exécutif rwandais – lequel avait vivement critiqué le retour au Quai d’Orsay d’un homme qui occupait le même poste lors des massacres de 1994.
Dans une lettre remise à son homologue Louise Mushikiwabo via l’ambassadeur Zimeray, Juppé souligne que « la France se tient aux côtés des Rwandais et partage leur souffrance », qu’elle est « engagée dans le devoir de justice, de mémoire et de vérité, qui doivent aller de pair » et invite le président Paul Kagamé à se rendre en visite officielle à Paris – un projet qui avait été repoussé sine die suite à la nomination… d’Alain Juppé. Un message plutôt encourageant, mais qui reste loin du ton de Barack Obama, qui s’est adressé à Kagamé à cette même occasion. Le président américain félicite le Rwanda pour avoir publiquement approuvé l’intervention alliée contre Kadhafi et ne tarit pas d’éloges concernant « les efforts » de ce pays « pour améliorer le bien-être de ses citoyens, renforcer l’esprit de responsabilité et promouvoir la paix, la stabilité et le développement ».