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Au Moyen-Orient, on pourrait croire les monarchies plus à l’abri des révoltes que les républiques. Le roi ou l’émir tire d’abord de son ascendant politique ou religieux une légitimité encore largement respectée. Et si tel n’est pas le cas, le « crime de lèse-majesté » peut justifier la répression policière. Autre atout : le principe dynastique est inhérent à la monarchie alors qu’en république il constitue un détournement. Enfin, un décret royal peut permettre de débourser rapidement des sommes prélevées sur les fonds propres du souverain, dans des États moyen-orientaux souvent prospères. Abdallah d’Arabie saoudite a ainsi offert, depuis janvier, presque l’équivalent du budget 2011 en programmes exceptionnels.
Cependant, la monarchie a aussi ses faiblesses. En exigeant la loyauté au souverain, elle entretient parfois des divisions communautaires menaçant l’unité que le roi doit incarner : Transjordaniens contre Palestiniens en Jordanie, ou sunnites contre chiites à Bahreïn. Surtout, les monarchies constitutionnelles ne sont pas à l’abri d’une éventuelle vigueur démocratique, comme le prouve le puissant Parlement koweïtien.