Pour justifier ce départ assez inattendu d’Algérie, malgré sa présence industrielle depuis 1963 et sa place de leader (15 % de part de marché pour les pneus des véhicules légers), Michelin évoque le manque de compétitivité de son usine de Bachdjerrah (wilaya d’Alger), en raison de sa petite taille et de l’impossibilité de l’agrandir. Cette usine destinée à la fabrication de pneumatiques pour les poids lourds a une capacité de production annuelle de 250 000 unités et compte 600 employés.
Branche commerciale
Pour renforcer sa compétitivité et alors qu’il vient d’annoncer des réorganisations parrallèles en France, Michelin a également fait le choix de revendre sa filiale algérienne au premier groupe privé du pays, Cevital. « Dans un premier temps, Cevital reprendra 67 % du capital de Michelin en Algérie, puis cette participation sera augmentée à 100 % », peut-on lire dans le communiqué du numéro un mondial du pneumatique. Aucun chiffre financier n’a été été avancé, ni de calendrier plus précis concernant les détails de cette opération. Joint par téléphone, le directeur général de Cevital, Louis Roquet, a déclaré qu’une conférence de presse avec de plus amples informations se déroulera ce lundi après-midi à l’hôtel Sofitel d’Alger.
Une fois l’opération de cession conclue, Cevital récupérera la branche commerciale et ses 80 salariés, ce qui fera du groupe privé le distributeur de la marque au bibendum en Algérie. Cevital s’est par ailleurs engagé à proposer aux 600 employés de l’usine un poste dans l’une de ses nombreuses activités dans le pays. Une manière sans doute de limiter la grogne sociale et éviter à Michelin des remontrances du gouvernement algérien, ainsi que le risque de boycott de ses produits.