Guinée : Cellou Dalein Diallo proteste, Alpha Condé dément

À la suite de notre interview de Alpha Condé (J.A. n° 2628), l’ex-candidat à la magistrature suprême, à la tête du principal parti d’opposition, Cellou Dalein Diallo, nous a fait parvenir la « mise au point » que voici. Par ailleurs (voir encadré), Alpha Condé réagit à une information parue dans un Confidentiel du J.A. n°2629.

L’ex-candidat à la magistrature suprême, Cellou Dallein Diallo. © Nendienan pour J.A.

L’ex-candidat à la magistrature suprême, Cellou Dallein Diallo. © Nendienan pour J.A.

Publié le 13 juin 2011 Lecture : 2 minutes.

« À votre question relative à l’ethnocentrisme et à l’accusation selon laquelle il aurait joué la carte du “tout sauf un Peul au pouvoir”, Alpha Condé répond que c’est Cellou Dalein Diallo qui a mené une campagne ethnique et qui a dit : “c’est notre tour”, “c’est le tour des Peuls”.

Cette accusation est sans fondement car je n’ai jamais tenu de tels propos ni en public ni en privé. Nul ne peut donner la preuve du contraire. […]

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Sur la question relative à l’affrontement entre mes partisans et les forces de l’ordre, M. Alpha Condé affirme que “[mes] gens ont refusé de changer l’itinéraire de leur manifestation comme cela leur avait été signifié”.

Il est surprenant d’apprendre par M. Condé qu’un itinéraire avait été proposé à l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) pour cette réception. La seule réponse que l’on a reçue est une lettre du gouverneur de Conakry indiquant que Cellou Dalein est un simple citoyen et que son retour au pays ne doit donner lieu à aucune réception. C’est au nom de cette soi-disant interdiction que les forces de l’ordre ont tiré sur mes partisans, entraînant un mort et huit blessés par balles. À l’occasion, 71 militants et responsables de l’UFDG ont été arrêtés, torturés et condamnés à des peines allant jusqu’à deux ans de prison ferme.

Précision

À propos cette fois de l’investiture d’Alassane Ouattara à Yamoussoukro le 21 mai, le président Condé s’inscrit en faux contre les informations faisant état d’une « fâcherie » de sa part au motif que deux de ses opposants (Cellou Dalein Diallo et Sidya Touré) étaient eux aussi invités à cette cérémonie (voir J.A. n° 2629). Dans un entretien avec J.A., le 28 mai à Paris, Alpha Condé a qualifié de « ridicule et infondée » cette interprétation. Il était simplement, dit-il, « fatigué », ce qui l’a conduit à ne pas apparaître au dîner officiel. « Chacun invite qui il veut à son investiture, a-t-il précisé, et je serai d’autant moins fondé à m’en étonner que j’ai moi-même, lors de ma propre investiture, invité le président Wade, mais aussi ses opposants. Je n’ai aucun problème avec Alassane Ouattara. » Dont acte.

François Soudan

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À la question relative à la perquisition de mon domicile par des militaires, le 10 mai dernier, M. Condé affirme que c’est un problème de partage d’argent entre des éléments de ma garde rapprochée qui est à la base de cette violation de domicile.

Je démens formellement cette explication. Les militaires qui assuraient ma sécurité sont bien connus des membres de ma famille et aucun d’entre eux ne faisait partie de cette équipe venue perquisitionner mon domicile. Dans tous les cas, les éléments de mon équipe de protection ne pouvaient pas être là dans la mesure où ils avaient été arrêtés depuis le 3 avril et qu’ils croupissent toujours en prison. En outre, il faut rappeler que les “visiteurs”, en partant, ont menacé le personnel de la maison en déclarant “qu’il n’y a qu’un seul président dans ce pays, c’est le professeur Alpha Condé”. »

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