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« Je suis un homme libre ! » C’est dans l’intimité de son salon privé, à l’ancienne résidence présidentielle de Boulbinet, que le général Sékouba Konaté lance cette phrase, au soir du 7 novembre 2010, au cours d’un entretien avec Jeune Afrique. Les derniers bureaux de vote viennent de fermer. La tenue du second tour de la présidentielle met fin à deux ans de transition chaotique et marque le début d’une nouvelle vie pour « le Tigre ».
Point de chute
La volonté d’organiser des élections affirmée par Konaté – numéro trois du Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD) et ministre de la Défense de décembre 2008 à décembre 2009 dans le gouvernement de Kabiné Komara, puis président par intérim jusqu’à décembre 2010 – a parfois suscité des doutes et des commentaires désobligeants en Guinée. En revanche, les organisations africaines et internationales ont toujours cru en lui et s’étaient engagées à lui trouver « un point de chute », à l’instar des États-Unis et de la France.
Nommé par Jean Ping, le 6 décembre 2010, haut représentant de l’Union africaine (UA) pour l’opérationnalisation de la Force africaine en attente (FAA) et responsable de la planification et de la gestion stratégiques des opérations de soutien à la paix de l’UA, le général Sékouba Konaté a rejoint l’institution et rejeté la proposition d’Alpha Condé de présider le Conseil supérieur des forces armées. Les deux hommes n’en conservent pas moins de bonnes relations. Le nouveau chef de l’État lui demande parfois son avis sur les nominations au sein de l’armée. « Je lui réponds toujours de faire ce qu’il pense être le meilleur », confie Konaté.