La coopération entre le Maroc et les pays d’Afrique subsaharienne ne concerne pas seulement les exportations de légumes, de phosphates ou les voyages étudiants. C’est en tout cas ce que pense Younès Boumehdi, directeur de la radio rbatie Hit Radio, une station branchée à destination des jeunes. Passionné par l’ensemble du continent africain, qu’il a sillonné pendant des années, il a lancé une candidature dans 23 pays d’Afrique francophone pour y obtenir une fréquence. « Avec le Printemps arabe, on a redécouvert la place des jeunes dans la société, leur appétit pour la culture, leur envie de changer les choses. En Afrique non plus, la jeunesse ne doit pas être oubliée », explique-t-il.
Racines
Persuadé que le Maroc s’intéresse trop peu à ses racines africaines, il veut combler ce vide. « Les jeunes Marocains sont beaucoup plus ouverts et, disons-le, moins racistes que leurs aînés », reconnaît-il. Boumehdi envisage de produire des programmes dédiés à Rabat, dans ses studios. Pour cela, il compte employer et former des étudiants venus d’Afrique subsaharienne, de plus en plus nombreux dans le royaume. Au bout de quelques années, des bureaux pourraient être ouverts sur place. Quant à la grille, elle comprendrait essentiellement de la musique et des programmes plus interactifs comme Le Morning. « Les budgets oscillent entre 100 000 et 400 000 euros mais en réalité il n’y a pas vraiment de modèle économique », conclut le directeur de Hit Radio.
Pour l’instant, aucun pays n’a donné son accord formel, mais Boumehdi ne désespère pas et continue de regarder vers le sud.