Politique

Libye : les dernières minutes de Mouammar Kadhafi

Mouammar Kadhafi tentait de fuir son fief assiégé quand son convoi a été pris pour cible par un avion de l’Otan…

Par
Mis à jour le 25 octobre 2011 à 17:25

Mouammar Kaddafi a été enterré dans un endroit secret, dans la nuit du 24 au 25 octobre. © Christophe Simon/AFP

Syrte, jeudi 20 octobre, dans le « Quartier numéro deux », une cité résidentielle ultraprotégée réservée au clan Kadhafi. Les irréductibles partisans du « Guide » libyen, qui se terraient jusque-là dans ce bastion, tentent de forcer le siège que leur imposent depuis plusieurs jours les « révolutionnaires ». Leur convoi, formé d’au moins une trentaine de véhicules, s’apprête à quitter les lieux lorsqu’il essuie le tir d’un avion de l’Otan, destiné à la fois à le bloquer et à ouvrir la voie aux assaillants, au sol, pour qu’ils investissent le quartier.

Un petit groupe de rebelles se heurte à un feu nourri en provenance d’une tranchée. Les combattants ripostent et neutralisent leurs adversaires. Lorsqu’ils s’en rapprochent, ils reconnaissent Mouammar Kadhafi accompagné d’un autre homme, que l’on identifiera plus tard comme étant Mansour Dhaou, son cousin et inséparable garde du corps, chef de sa garde rapprochée. Ce dernier, ainsi que plusieurs des amazones de l’ex-« Guide », est tué sur le coup. Kadhafi est blessé à la tête et au ventre. Malgré les premiers secours, il décède environ une heure plus tard.

Misrata la martyre

Ce sont des hommes de Misrata, qui s’étaient portés en tête des brigades révolutionnaires venues de toute la Libye, qui ont eu raison de Kadhafi. Ironie du sort, ils ont transporté sa dépouille dans cette ville martyre que le « Guide » a assiégée pendant quatre mois et où plusieurs centaines d’habitants ont trouvé la mort sous les bombardements de ses forces. Dans les combats, Aboubakr Younès Jaber, qui faisait office de ministre de la Défense, a été tué, ainsi qu’Ahmed Ibrahim, l’idéologue du régime, et probablement Mootassem, l’un des fils de Kadhafi. Seif el-Islam, un autre de ses fils, était quant  à lui pourchassé dans le désert de Beni Walid, et Abdallah Senoussi, son beau-frère et chef du renseignement, n’avait pas été retrouvé.