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Printemps arabe : les médias font leur révolution
Fin septembre, relayant une information selon laquelle le cadavre de Zaïnab el-Hosni a été retrouvé décapité et démembré, Amnesty International et Human Rights Watch font d’elle une icône de la révolution. Mais Zaïnab réapparaît le 5 octobre à la télévision publique : les ONG reconnaissent leur erreur. L’affaire est emblématique de la guerre de l’information qui fait rage depuis le début de la contestation en Syrie. Désinformation, manipulation, propagande… sont monnaie courante. Interdits sur le territoire ou contrôlés par le régime, les journalistes étrangers doivent s’en remettre aux affirmations de l’agence officielle Sana ou à celles de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), ONG d’opposition basée à Londres. Publics ou privés, les médias autorisés répètent le discours du régime sur les bandes armées par l’étranger, tandis que les manifestants postent sur internet les images de manifestations pacifiques. Sur Facebook, Twitter ou YouTube, les médias d’opposition Ugarit News et Shaam News Network se donnent des airs de CNN avec jingles sophistiqués et logos incrustés, tandis que le site prorégime infosyrie.fr se présente comme une « agence de réinformation »…