Audiovisuel algérien : ils ont le profil pour diriger les nouvelles chaines TV
Les premières fréquences doivent être attribuées dès l’an prochain. Plusieurs grands patrons algériens préparent déjà leur projet.
L’Algérie va-t-elle vraiment changer ?
Nécessitant des investissements considérables et un cash-flow conséquent, la création d’une chaîne de télévision n’est à la portée que d’une poignée d’hommes d’affaires disposant à la fois de la surface financière indispensable et d’un réel intérêt pour la sphère médiatique. Trois capitaines d’industrie algériens répondent à ce profil.
Issad Rebrab
67 ans, président de Cevital
À la tête du groupe Cevital (agroalimentaire, grande distribution et industries légères), qu’il a fondé en 1998, Issad Rebrab est le propriétaire du quotidien algérois francophone Liberté (110 000 exemplaires par jour) et détient des parts dans la chaîne de télévision française Berbère TV. Proche de l’opposition, et particulièrement du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD, de Saïd Sadi), il envisage de lancer une chaîne généraliste trilingue (arabe, français et tamazight) sur fonds propres pour garder la mainmise sur la ligne éditoriale de sa télévision.
Ali Haddad
46 ans, PDG du groupe ETRHB
Grand bénéficiaire du programme d’investissements publics dans les infrastructures, son entreprise de BTP, ETRHB, est devenue en 2010 le premier groupe privé du secteur. Haddad, la quarantaine élégante, est le propriétaire du quotidien francophone Le Temps, et de son alter ego arabophone El Wakt. Il surfe également sur la professionnalisation du football. Il a racheté le club star de la capitale, l’USM Alger, et, dans la foulée, investi dans la télévision sur internet, avec Dzaïr Web TV, consacrée à l’actualité sportive. L’entrepreneur trépigne d’impatience en attendant de pouvoir déposer sa demande de fréquence.
Djilali Mehri
73 ans, PDG du groupe Mehri
Outre l’hôtellerie, son groupe est spécialisé dans les boissons gazeuses (Pepsi Cola) et les brasseries. Ce qui avait valu à cet ancien élu islamiste, sous l’étiquette du Mouvement de la société pour la paix (MSP, d’obédience Frères musulmans), d’être raillé d’un « Pepsi Allah al-Rahmane al-Rahim » parodiant le « Bismi Allah al-Rahmane al-Rahim » (« Au nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux »), formule introductive à tout ce qu’entreprend le musulman. Mehri n’a jamais fait mystère de son intérêt pour les médias audiovisuels. Pour concocter le bouquet qu’il s’apprête à lancer en 2012, l’homme d’affaires s’est entouré, selon la presse locale, de spécialistes français, notamment d’anciens du groupe TF1.
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