Nkunda superstar
La dernière offensive des troupes rebelles dans le Nord-Kivu a été suivie avec passion à Kigali, la capitale du Rwanda voisin, où une bonne partie de la population – et la quasi-totalité des responsables politiques – considère Laurent Nkunda comme le libérateur des « frères tutsis congolais opprimés ». Suspendus à leurs radios, nombre de Rwandais s’apprêtaient ainsi à applaudir à la prise de Goma par les combattants du CNDP (Congrès national pour la défense du peuple), annoncée le 29 octobre, puis repoussée pour cause de cessez-le-feu. Le président Kagamé, qui regarde Nkunda avec un mélange de méfiance (le chef rebelle se considère avant tout comme congolais) et de sympathie (tous deux ont le même ennemi : les milices d’ex-génocidaires hutus installées le long de la frontière), affirme ne pas craindre un vrai débordement de la guerre du Kivu au Rwanda. Il a néanmoins fait procéder à un renforcement du dispositif militaire dans la région de Gisenyi et Rugeshi, qui fait face à Goma. Entre lui et le président congolais Kabila, il est vrai, la confiance est moins que jamais de mise. Les deux hommes n’étant d’accord que sur un seul point : la Monuc a failli à sa tâche. Inutile de préciser que les raisons pour lesquelles ils critiquent la mission de l’ONU dans la région sont rigoureusement opposées…
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