Pour Kofi Yamgnane, cela ne fait aucun doute : la relation qu’il entretenait avec le diplomate français est à l’origine de l’expulsion de ce dernier du Togo. Les autorités togolaises ont donné quinze jour à Eric Bosc, premier secrétaire de l’ambassade de France, pour quitter le territoire, et lui reprochent de s’être livré à des « activités incompatibles avec son statut ».
Joint par Jeune Afrique, Kofi Yamgnane, a confirmé ses liens d’amitié avec Eric Bosc, mais il nie tout rapport entre cette relation et la politique intérieure togolaise.
« Je le connaissais avant sa nomination au Togo »
« Ce n’est pas parce que l’un est diplomate et l’autre est un homme politique que nous n’avons pas le droit d’être amis », s’est-il indigné.
Franco-togolais, Koffi Yamgnane est installé à Lomé depuis un an. Il affirme avoir rencontré Bosc bien avant son arrivée à Lomé. « Je le connaissais déjà lorsqu’il était en poste à Haïti, a-t-il indiqué. Nous sommes devenus plus proches depuis que nous sommes au Togo. »
L’appartenance des deux hommes à la Bretagne (Eric Bosc en est originaire et Kofi Yamgnane y a été maire) les a « rapprochés », a-t-il ajouté.
Bosc, arrivé à Lomé il y a trois ans, était chargé « du suivi de la politique intérieure » togolaise. Le ministère français des Affaires étrangères soutient son travail, affirmant dans un communiqué que son fonctionnaire n’avait « jamais outrepassé sa mission, faisant preuve d’un grand professionnalisme dans ses contacts avec tous les partis légaux » . En réaction à cette expulsion, Paris a d’ailleurs demandé le départ d’un diplomate togolais.
« Le pouvoir panique »
Selon Kofi Yamgnane, les deux hommes se rencontraient régulièrement autour d’un verre. « Mais on ne parlait pas de politique », insiste-t-il. A ses yeux, la décision des autorités togolaises est irrationnelle et témoigne d’une « panique » à l’égard de sa candidature à l’élection présidentielle prévue le 28 février 2010.