Réconciliation acte 2

Au Rwanda, Bernard Kouchner a parachevé la réconciliation entre Paris et Kigali. L’exercice s’est déroulé dans une atmosphère chaleureuse. Mais les souvenirs sont là.

Bernard Kouchner, lors d’une visite dans la région des Grands Lacs, en 2008 © AFP

Bernard Kouchner, lors d’une visite dans la région des Grands Lacs, en 2008 © AFP

Publié le 7 janvier 2010 Lecture : 2 minutes.

Au Rwanda, où il a passé la journée du jeudi 7 janvier, Bernard Kouchner s’est employé à parachever la réconciliation entre Paris et Kigali, annoncée le 29 novembre dernier. Parfois grave, à d’autres moments chaleureux ou blagueur, il a émaillé sa journée de petites phrases et de symboles. Objectif : montrer tout le respect français pour une histoire rwandaise que Kigali a souvent reproché à Paris de falsifier.

Symboles et petites phrases
Devant son homologue, Louise Mushikiwabo, Bernard Kouchner a reconnu son émotion d’être là et évoqué « l’amitié nécessaire » entre les deux pays. Pour conclure, il lui a ensuite lancé un « Je peux vous embrasser ? ». Eclats de rire et demande acceptée.

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Quelques heures plus tard, le French Doctor déposait une gerbe de fleurs et observait une minute de silence en souvenir des victimes du génocide.

Nouvelle séquence émotion, sous un soleil écrasant: « La France ici, Monsieur, est avec vous », lançait-il au président de l’association d’aide aux rescapés Ibuka (« Souviens-toi »). La veille au soir, il insistait fortement auprès des journalistes qui le suivaient dans son périple africain pour qu’ils visitent le mémorial du génocide. Ce fut chose faite.

Accueil chaleureux
Bernard Kouchner n’a pas prêché dans le désert. L’accueil rwandais s’est aussi voulu chaleureux. Dans le hall du ministère des Affaires étrangères, impossible de manquer le panneau de bienvenue. « Nous sommes convaincus que nos deux pays ne peuvent pas ne pas avancer ensemble », lui a assuré Louise Mushikiwabo.

Le président d’Ibuka a quant à lui salué en Bernard Kouchner « un homme courageux », rappelant son action contre le génocide. Malgré sa gravité légendaire et son ton parfois très dur envers les Français, le président Paul Kagamé s’est montré détendu.

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Le passé est là
Trop de sympathie tue la sympathie ? Ne soyons pas mauvaise langue : on ne peut pas minimiser la volonté des deux pays d’avancer vers de nouveaux horizons. Reste que le Rwanda n’est pas amnésique. Il s’est réconcilié avec la France mais ne s’est pas jeté dans ses bras. Faut-il que Paris s’excuse ? La décision lui appartient, mais ce serait peut être une « bonne chose », a répondu Louise Mushikiwabo.
 

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