D’ici là, « un code de conduite transitoire verra le jour pour faciliter l’adoption d’un accord multilatéral contraignant visant à éradiquer les activités illicites au large des côte de l’Afrique centrale et de l’Afrique de l’Ouest », précise la déclaration finale. Plusieurs mesures doivent maintenant être prises concernant l’élaboration d’un cadre inter-communautaire de coopération et des procédures opérationnelles conjointes, ainsi que sur l’harmonisation du cadre juridique et institutionnel des états membres. Les détails concernant le financement de cette stratégie régionale ne sont pas encore connus, même si le principe d’une contribution de chaque pays semble déjà acquis. Les dirigeants ont également plaidé pour le déploiement d’une force internationale dans la région, ainsi que pour l’envoi sur place d’une force d’intervention rapide (FIR), dont la création a été décidé fin mai par l’Union Africaine.
2 milliards
Selon le Bureau maritime international (BMI), le nombre d’actes de piraterie recensés au large des côtes ouest-africaines a dépassé pour la première fois en 2012 celui des attaques répertoriées dans le golfe d’Aden et dans l’Océan Indien. La piraterie ferait perdre chaque année près de 2 milliards de dollars aux pays de la zone, en plus de menacer leur stabilité politique et économique. Elle induit également une augmentation des primes d’assurances pour les cargaisons, ainsi que des coûts supplémentaires pour les transporteurs, obligés de s’attacher les services de sociétés privées de sécurité et d’allonger leurs routes maritimes pour échapper aux pirates. L’enjeu de la sécurisation du golfe de Guinée dépasse largement le cadre africain puisque la principale zone de production pétrolière du continent fournit déjà 40 % du pétrole consommé en Europe et 29 % de la consommation des Etats-Unis. D’ici 2020, la production de la zone pourrait dépasser celle du golfe Persique.
(*) Prenaient part au sommet, les présidents du Bénin, du Burkina Faso, du Cameroun, du Congo, de Côte d’Ivoire, du Gabon, de Guinée-Bissau, de Guinée équatoriale, du Niger, du Nigeria, de Sao Tomé & Principe, du Togo et du Tchad.