Trois mois après sa suspension, l’épineux processus de traitement des contentieux sur les listes électorales devrait reprendre. C’est ce qu’ont annoncé le Premier ministre, Guillaume Soro, et le président de la Commission électorale indépendante (CEI), Youssouf Bagayoko, dans un communiqué publié dimanche.
Ce processus était bloqué depuis le 10 février pour cause de violences dans plusieurs villes de province, de la part d’opposants contestant certaines radiations des listes électorales. Sans gouvernement ni présidence de la CEI, tous deux dissous par Laurent Gbagbo peu après, les opérations n’avaient pas pu reprendre.
Liste « grise » et liste « blanche »
C’est avec la « liste grise » que le traitement des contentieux devrait recommencer, dans un premier temps. Cette liste rassemble quelque 1,033 million de « cas litigieux » : des habitants dont la nationalité ivoirienne n’a pas pu être établie par les recoupements avec les autres fichiers nationaux.
Ces personnes doivent prouver leur nationalité ivoirienne en présentant des justificatifs. Selon le nouveau calendrier, elles auront dix jours pour le faire, à compter du 10 mai.
Ces requêtes seront étudiées par 415 « Comités de réclamations » répartis sur le territoire et qui doivent être mis en place auprès des CEI locales. Leur verdict devra être rendu dans un délai de 15 jours après le 10 mai.
L’incertitude demeure en revanche à propos de la « liste blanche ». Celle-ci rassemble 5,3 millions de personnes dont la présence a pu être constatée sur d’autres fichiers ivoiriens. Mais pour Laurent Gbagbo, cette liste doit également être « nettoyée » car, selon lui, des coupables de « fraude » à la nationalité pourraient s’y trouver. « Je sais ce qu’il y a sur les 5,3 millions. C’est pourquoi je dis : on va réviser, on va regarder sérieusement », a encore déclaré le président ivoirien, samedi.
Le traitement des contentieux de la liste blanche interviendra « plus tard », selon le communiqué de Guillaume Soro et Youssouf Bagayoko, qui ne donne pas plus de précisions. Toutes les parties continuent d’affirmer leur volonté d’organiser avant la fin de l’année ces élections, sans cesse reportées depuis 2005. Le déroulement du traitement du contentieux, d’ici à la fin mai, donnera une idée de la crédibilité de cette échéance. (avec AFP)