À 82 ans, le président égyptien Hosni Moubarak tient à montrer qu’il garde la main. Après une opération de la vésicule biliaire en Allemagne qui l’a maintenu loin de son pays pendant près deux mois, Hosni Moubarak a prononcé, le 6 mai, son premier discours dans la capitale.
Celui-ci s’adressait tout particulièrement à l’opposition, dont la frange laïque est galvanisée par le retour en Égypte de Mohammed el-Baradei, le plus sérieux rival du clan Moubarak à l’élection présidentielle prévue en 2011.
« Ceux qui mêlent changement à chaos »
Alors que les critiques de l’opposition se focalisent sur la politique économique du président égyptien, ce dernier a voulu, d’une certaine façon, leur retourner le compliment. « Je dis à tous ceux qui lancent des slogans et gesticulent : cela ne suffit pas pour gagner la confiance du peuple. Ils doivent pouvoir répondre aux questions des pauvres… qu’est ce qu’ils peuvent leur proposer ? », a-t-il lancé.
En clair, le président égyptien met en doute la capacité de l’opposition à préserver la stabilité politique du pays. « En cette période délicate, il ne peut y avoir de place pour ceux qui mêlent changement et chaos », a-t-il dit, assurant « éprouver des appréhensions face à ceux qui glissent […] vers l’agitation et exposent ainsi l’Égypte et ses fils aux dangers de la régression ».
Enfin, Hosni Moubarak a une nouvelle fois assuré que les prochaines élections législatives, prévues à la fin de l’année, seraient « libres » et « intègres ». Mais il n’a toujours pas fait référence aux revendications de l’ex-patron de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Mohammed el-Baradei. Ce dernier s’est dit prêt à se présenter à la présidentielle, à condition que la Constitution soit révisée pour lever les restrictions pesant sur les candidats indépendants.