Politique

Tentative de putsch à Antananarivo : négociations avec les mutins en cours

Le groupe d’officiers qui a tenté mercredi de mener une tentative de putsch était toujours retranché jeudi matin dans une caserne près de l’aéroport d’Antananarivo. Des négociations ont commencé, selon les autorités malgaches.

Mis à jour le 18 novembre 2010 à 09:05

Andry Rajoelina, visiblement décontracté, le 17 novembre 2010 à Antananarivo. © AFP

Le groupe d’une vingtaine de militaires qui tente actuellement un coup de force à Madagascar semble bien isolé. Hier en milieu de journée, leur chef le général Noël Rakotonandrasana, ancien ministre des Forces armées limogé en avril dernier, avait pourtant déclaré avoir « suspendu » toutes les institutions existantes. Expliquant que c’était « un Comité militaire qui [allait] gérer les affaires du pays ». Une déclaration restée sans effet apparent tout au long de l’après-midi.

Jeudi matin, des négociations étaient en cours avec les mutins retranchés dans une caserne de l’aéroport d’Antananarivo, à une quinzaine de kilomètres de la capitale. « La position [des mutins, NDLR] est maintenue. Si les négociations échouent, le régime entrera certainement dans une phase plus dure. Il n’y aura pas de "grand pardon", des consignes ont été données », a indiqué un membre des forces militaires malgaches.

La veille au soir, le Premier ministre Camille Vital a tenu à rassurer ses compatriotes dans une interview téléphonique à la chaîne France 24. « Vous parlez de tentative : tentative n’est pas confirmation. Ils ont tenté de faire un coup d’État, jusqu’à présent tout est sous contrôle et cela se passe dans le normal », a-t-il expliqué avant d’ajouter que les mutins ne s’étaient emparés d’aucun bâtiment officiel. « On ne peut pas chanter victoire par rapport à la situation mais une chose est sûre, on est en train de gérer la situation », a-t-il conclu.

Référendum constitutionnel

Peu auparavant, le chef de la « transition », Andry Rajoelina, a prévenu que « l’État prendra ses responsabilités » face à une tentative de putsch qui avait lieu alors que quelque 8 millions de Malgaches étaient appelés hier à voter pour le premier scrutin depuis le renversement de Marc Ravalomanana en mars 2009.

Il s’agissait d’un référendum ayant pour objet l’approbation d’une nouvelle Constitution plus centralisatrice  – mais qui visait aussi à obtenir le soutien implicite des votants au régime de Andry Rajoelina. Âgé de 36 ans, celui-ci a fait abaisser dans le projet constitutionnel l’âge légal pour se présenter à la présidentielle, lequel passe de 45 à 35 ans, ce qui laisserait à l’homme fort de la Grande Île la possibilité de se porter prochainement candidat. Les opérations de vote ont pu se dérouler normalement jusqu’à 18h00 locales.