Mohamed Bouazizi, le jeune Tunisien qui s’était immolé par le feu devant le gouvernorat (préfecture) de Sidi Bouzid (centre de la Tunisie), après s’être fait confisqué sa marchandise par les forces de l’ordre, a succombé à ses blessures, mardi soir selon différentes sources.
Le drame, survenu le 17 décembre, est à l’origine des troubles sociaux que connaît la Tunisie depuis.
Ce vendeur ambulant de fruits et légumes était issu d’un milieu pauvre. Le jour du drame, alors qu’il était installé sur un emplacement interdit, les agents municipaux lui confisquent ses marchandises, plutôt que de lui demander de se déplacer, comme c’est l’usage.
Mohamed Bouazizi cherche à protester contre les agents auprès du gouvernorat (préfecture), mais l’entrée lui est refusée. Désespéré, il achète alors un bidon de produit inflammable et revient sur les lieux pour s’en asperger et craquer une allumette.
Grièvement blessé mais encore vivant, il est rapidement évacué vers l’hôpital des grands brûlés, dans le sud de Tunis, où il vient de succomber.
Troubles sociaux inhabituels
À la suite de ce drame, d’importants troubles sociaux, dont des affrontements de manifestants avec la police avaient eu lieu dans la région de Sidi Bouzid.
Après le suicide, en public, d’un autre jeune homme dénonçant la « misère » et le « chômage » le 22 décembre à Sidi Bouzid, les troubles avaient redoublé d’intensité dans les villes de la région, et deux manifestants avaient succombé à des blessures par balles.
Fait inhabituel en Tunisie, d’autres rassemblements ont eu lieu dans plusieurs villes en soutien aux habitants de cette région.