« Mettre un terme au recul des libertés et remettre de l’ordre dans l’économie du pays. » Abdoulaye Bio-Tchané (ABT) a une cible privilégiée d’ici au premier tour de l’élection présidentielle béninoise, le 27 février : le président sortant, Boni Yayi. Question d’espace politique et de stratégie électorale pour l’ancien président de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD) qui cherche surtout à séduire les déçus du changement promis en 2006.
Sans implantation partisane sur l’ensemble du pays, nouveau venu dans le marigot politicien et originaire du Nord, ABT multiplie les handicaps face à Boni Yayi, qui saura user de la prime au sortant, et Adrien Houngbédji, le candidat de l’Union fait la Nation (Un), très bien implantée dans le Sud.
Quelque 2 000 milliards de F CFA d’investissements
Pour ne pas être le troisième homme, l’ancien ministre de l’Économie et des Finances de Mathieu Kérékou et ex-directeur Afrique du Fonds monétaire international (FMI) mise tout sur sa légitimité et son profil d’économiste. Le programme est ambitieux : investir 2 000 milliards de F CFA et créer 200 000 emplois sur 5 ans, générer une croissance annuelle de 8 %, réformer les filières agricoles, développer la « plate-forme » béninoise dans les services et les transports…
« Mon offre est sérieuse », ajoute celui qui se présente comme un « indépendant » et qui estime incarner une « alternative » à la classe politique béninoise fragmentée. « Mais je ne fais pas aux Béninois le coup de l’homme neuf », conclut-il, faisant allusion à son prédécesseur à la BOAD – un certain Boni Yayi.