Depuis lundi, les combats continuent à Abobo. Quelque 500 membres des Forces de défense et de sécurité (FDS, fidèles à Laurent Gbagbo), appuyées par deux blindés tentaient mercredi après-midi d’aller récupérer un officier tué la veille. Mais une autre guerre est également en cours : celle de la communication. Et elle porte sur le bilan des violents affrontements qui ont opposé mardi à Abobo PK 18 des membres armés d’un « commando invisible » et les FDS.
Pour ces derniers, le détachement du Cecos (Centre de commandement des opérations de sécurité) attiré dans une embuscade ne comportait qu’une « dizaine d’éléments à bord de trois véhicules de type 4X4 ». Au terme des combats qui ont duré une trentaine de minutes, les FDS déclarent avoir perdu deux véhicules dont un « qui a fait une chute dans un ravin » en essayant de se soustraire au feu ennemi. Ses deux occupants sont portés « disparus » tandis qu’un homme a été mortellement touché (alors qu’un responsable du Cecos déplorait trois morts dans la matinée selon l’AFP) et sept autres ont été blessés par balles. Enfin, selon le camp Gbagbo, sept « rebelles » auraient été tués.
Au moins "27 morts" chez les FDS
Mais le bilan « provisoire » présenté par le camp adverse est bien différent, même si certains éléments recoupent celui des FDS (notamment le nombre de véhicules). Selon le communiqué – très précis – du « commando invisible » que jeuneafrique.com a consulté, il y aurait dans le camp de ceux qui sont désignés comme les « miliciens de Gbagbo » quelque « 27 morts [dont un commandant en chef et un chef d’escadron], trois gendarmes du Cecos enlevés, plusieurs blessés, un char brûlé, trois 4X4 du Cecos récupérés, ainsi que 32 fusils d’assaut [Kalachnikovs], des quantités importantes de munitions [notamment pour pistolets-mitrailleurs, fusils d’assaut et mitrailleuses], 4 lance-roquettes type RPG-7, et deux caisses de grenades à main ».
La première action du « commando invisible » risque en outre de ne pas être la dernière. « Les combats s’étendront très bientôt à Koumassi, Adjame et Yopougon », promet le communiqué, signé d’un mystérieux Karlinto « pour le Mouvement de libération des populations d’Abobo-Anyama [MLP2A] ». Une guérilla urbaine qui marque un échelon supplémentaire dans l’escalade de la violence en Côte d’Ivoire. Et risque de donner du fil à retordre au camp du président Gbagbo.