Dans la salle du Tribunal de première instance de Tunis, plusieurs centaines de personnes ont laissé éclater leur joie mercredi matin. La justice venait d’annoncer la dissolution du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), le parti du président déchu Zine el-Abidine Ben Ali.
« Le tribunal de 1ère instance de Tunis a décidé de dissoudre le Rassemblement constitutionnel démocratique et de liquider ses biens et ses fonds », affirme le jugement.
« RCD dégage ! », « Tunisie libre ! » ou encore « Ô martyrs, nous poursuivons la lutte » sont quelques-uns des slogans qui ont fusé, sur fond d’hymne national tunisien.
À l’extérieur, la foule, avec notamment des avocats en robe et des jeunes portant le drapeau tunisien, grossissait à vue d’œil.
Fondé par Zine el-Abidine Ben Ali en 1988, le RCD avait revendiqué jusqu’à deux millions de membres. Mais après la fuite de l’ex-président en Arabie saoudite, il s’était effondré comme un château de carte. Sa direction politique s’était auto-dissoute, il avait été exclu de l’Internationale socialiste, puis suspendu par le gouvernement de transition de toute activité le 6 février.
Mais une grande partie des Tunisiens voulaient voir disparaître entièrement ce symbole de la répression, tandis qu’une frange du paysage politique voulait (et veut peut-être toujours) le reconstruire sous une forme différente.
Le ministère des Finances a été chargé de procéder à la liquidation des biens du RCD et de ses fonds.