Politique

Côte d’Ivoire : les pressions « amicales » de Jacob Zuma sur Laurent Gbagbo

Mardi, le président ivoirien sortant Laurent Gbagbo a eu un contact téléphonique avec son homologue sud-africain Jacob Zuma, qui lui a conseillé de se retirer.

Mis à jour le 17 mars 2011 à 13:20

Laurent Gbagbo et Jacob Zuma le 21 février 2011 à Abidjan. © AFP

Abidjan plonge dans une véritable guérilla urbaine, et on attend toujours les « grandes décisions » annoncées par le président sortant Laurent Gbagbo.

Il fait face à un isolement croissant, notamment sur le terrain diplomatique. Selon des sources bien placées, Gbagbo a eu un échange téléphonique avec le président sud-africain Jacob Zuma, mardi matin. Ce dernier a demandé amicalement, mais avec insistance, à Laurent Gbagbo de se retirer de la présidence dans le respect de la Constitution ivoirienne. Le président sortant ne s’y serait pas opposé, mais il aurait fait de la fin des violences en Côte d’Ivoire un préalable.

Zuma appelle Compaoré

Dans la foulée, Jacob Zuma, qui avait observé une neutralité bienveillante à l’égard de Laurent Gbagbo sur la crise ivoirienne, a eu un contact téléphonique avec le président burkinabè Blaise Compaoré, partisan de la fermeté vis-à-vis de Laurent Gbagbo. Le même jour, un porte-parole du ministère sud-africain des Affaires étrangères avait fait savoir que Pretoria se rangeait derrière la position de l’Union africaine (UA) et réclamait à son tour le départ de Laurent Gbagbo.

Sur le terrain, les affrontements semblent s’intensifier encore à Abidjan entre les Forces de défense et de sécurité (FDS) et le « commando invisible ». Dans la nuit de mercredi à jeudi, des tirs à l’arme lourde ont été entendus par les habitants à Port-Bouët 2, une enclave pro-Ouattara dans le quartier de Yopougon (ouest), majoritairement favorable à Gbagbo, ainsi qu’à Williamsville, situé dans le quartier d’Adjamé (pro-Ouattara). D’autres témoins ont aussi perçu des coups de feu dans le secteur résidentiel des Deux-Plateaux, situé dans le quartier huppé de Cocody (est), qui abrite notamment la télévision publique ivoirienne (RTI).