C’était attendu : après avoir enregistré de nombreux succès le mois écoulé, les forces armées favorables au président élu Alassane Ouattara ont attaqué Duékoué, le carrefour stratégique de l’Ouest ivoirien. « Nous avons engagé les hostilités pour sécuriser le Grand Ouest, en particulier Duékoué et Guiglo, où des miliciens sèment la terreur », a indiqué lundi matin à l’AFP Seydou Ouattara, le porte-parole militaire des forces républicaines pro-Ouattara (essentiellement composées d’ex-militaires des Forces nouvelles).
« On a encerclé Duékoué et il est possible que les deux villes, Duékoué et Guiglo, tombent aujourd’hui [lundi] », a ajouté le porte-parole depuis Bouaké. « Nos positions ont été attaquées par des rebelles dès 5 heures (locales et GMT) sur la base située à l’entrée ouest de Duékoué », a confirmé un membres des Forces de défense et de sécurité (FDS) fidèles au président sortant, Laurent Gbagbo.
"Les tirs continuent"
« Les tirs venaient de partout, on avait l’impression d’avoir été encerclés. Nous avons réussi un repli tactique [depuis la base située à l’entrée ouest de Duékoué]. Mais nous comptons deux morts, dont le chef de compagnie, et trois blessés », a-t-il précisé avant d’indiquer que « les tirs continuent d’être entendus dans la ville ».
Duékoué est à la confluence des routes de l’ouest menant au Liberia, de celles du nord vers la Guinée, de celle de l’est reliant la capitale politique Yamoussoukro et de celle du sud vers le port de San Pedro, par où transite le cacao. Mais la progression des forces pro-Ouattara ne se fait pas sans causer de graves problèmes humanitaires. Depuis le début de la crise postélectorale qui se transforme désormais en véritable guerre civile, plus de 90 000 Ivoiriens se sont réfugiés au Liberia, dont plus de la moitié durant le mois écoulé. (Avec AFP).