Le départ du ministre libyen des Affaires étrangères constitue un grave revers pour Mouammar Kadhafi, qui s’accroche au pouvoir en dépit d’une rébellion armée sans précédent. Moussa Koussa a annoncé sa démission en arrivant à Londres mercredi 30 mars au soir, après un rapide passage par la Tunisie. Il était une figure importante de l’entourage du colonel Kadhafi, mais a indiqué « ne plus désirer » occuper ses fonctions à Tripoli, rapporte un communiqué du ministère britannique des Affaires étrangères.
« Nous encourageons ceux de l’entourage de Kadhafi à le quitter et à opter pour un meilleur avenir pour la Libye qui permette une transition politique et une véritable réforme qui répondent aux aspirations du peuple libyen », a par ailleurs indiqué le communiqué du ministère. Le texte précise aussi que Koussa « est venu ici [à Londres, NDLR] de son plein gré ».
Selon un haut responsable américain, sa défection est « très importante » et est la preuve que les proches du « Guide » ont perdu confiance en la survie du régime.
Koussa a inspiré le changement de cap libyen
Un proche de Moussa Koussa a déclaré à l’agence Reuters qu’il avait souhaité démissionné car il désapprouvait les attaques des pro-Kadhafi contre des civils.
Ancien chef du Renseignement libyen, il avait été nommé à la tête de la diplomatie au début des années 2000. Il est l’instigateur du changement de cap emprunté par le pays pour réintégrer le concert des nations. Il a notamment inspiré la décision de Mouammar Kadhafi de renoncer aux armes de destructions massives.
Le régime libyen n’a pas reconnu la défection du ministre et a affirmé qu’il était en mission diplomatique à l’étranger. (avec agences)