Cela ressemble presque à une déclaration de guerre. Le Premier ministre éthiopien Meles Zenawi a prévenu mardi devant l’Assemblée nationale, à Addis-Abeba, qu’il aiderait désormais le peuple érythréen à se débarrasser du « régime dictatorial » en place à Asmara.
« Nous estimons aujourd’hui que nous ne pouvons plus nous contenter de cette défense passive », qui n’est pas « l’unique alternative », a prévenu le Premier ministre. « Nous n’avons pas l’intention d’envahir ce pays, mais nous devons y étendre notre influence. Et si le gouvernement érythréen essaie de nous attaquer, nous riposterons proportionnellement », a également mis en garde Meles Zenawi.
Cette déclaration met un terme à la paix armée qui régnait depuis plus de dix ans entre les deux voisins de la Corne de l’Afrique. En 2000, un accord de paix signé à Alger mettait fin à un conflit dont le bilan s’élève à quelque 80 000 morts.
Depuis, les deux pays entretiennent des relations diplomatiques très tendues. Le Premier ministre éthiopien accuse régulièrement le régime d’Issayas Afewerki (au pouvoir depuis l’indépendance érythréenne en 1993) de soutenir des membres de l’opposition et des groupes rebelles éthiopiens, même des islamistes (les shebab). Les autorités ont à plusieurs reprises affirmé que l’Érythrée était impliquée dans des attentats commis à Addis-Abeba ces dernières années. Mêmes accusation côté érythréen, Asmara dénonçant le soutien présumé d’Addis-Abeba à des groupes rebelles érythréens. (avec AFP)