Tant sur le plan militaire que judiciaire, Mouammar Kadhafi semble cerné.
Entre lundi soir et mardi matin, la capitale libyenne, Tripoli, a été frappée à plusieurs reprises par des raids aériens de l’Otan. Trois explosions ont d’abord été entendues dans le secteur de Bab Al-Aziziya (complexe qui sert, entre autre, de résidence à Mouammar Kadhafi) vers 20 heures locales. Puis, aux alentours de 3 heures à Tripoli, deux importantes détonations ont eu lieu à proximité de l’avenue Al-Joumhouriya. Dans ce quartier administratif et résidentiel, deux bâtiments étaient toujours en feu mardi, à l’aube.
Il s’agissait d’un immeuble des services de sécurité intérieure et du siège du ministère d’inspection et de contrôle populaire, chargé de la lutte contre la corruption.
Le gouvernement libyen a affirmé que cette dernière explosion avait fait des blessés, sans en préciser le nombre, et accusé l’Otan d’avoir cherché à détruire des preuves de l’implication de dirigeants rebelles du Conseil national de transition (CNT) à la demande de ces derniers.
Recherche d’une porte de sortie pour Kadhafi
Le CNT était, pendant ce temps, occupé à réagir à la demande de mandats d’arrêt contre Mouammar Kadhafi, son fils Seif el-Islam et le chef des renseignements libyens, Abdallah Senoussi, par le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Luis Moreno-Ocampo. « Le Conseil national de transition salue la décision du procureur de la Cour pénale internationale Luis Moreno-Ocampo, a déclaré son vice-président, Abdel Hafez Ghoga. Mais, nous aimerions qu’ils soient jugés d’abord en Libye avant d’être jugés par une cour internationale », a-t-il poursuivi.
Luis Moreno-Ocampo accuse Mouammar Kadhafi de crimes contre l’humanité, en ayant « personnellement commandé des attaques contre des civils libyens non armés ». Son fils Seif el-Islam aurait organisé le recrutement de mercenaires, tandis qu’Abdallah Senoussi, bras droit et beau-frère de Mouammar Kadhafi, est soupçonné d’avoir personnellement ordonné certaines attaques.
Le ministre italien des Affaires étrangères, Franco Frattini, a pour sa part estimé que « les heures du régime sont comptées ». Une réflexion serait en cours pour trouver une « porte de sortie » au colonel Kadhafi, a-t-il affirmé sur la foi de « messages qui arrivent du cercle restreint du régime ». Ce cercle restreint serait en quête d’un « lieu où de manière convenable [Kadhafi] pourrait se retirer et disparaître pour toujours de la scène politique ». (avec AFP)