Mis à jour le 18 juillet 2013. Réaction d’Ecobank aux publications dans les médias.
D’après des documents obtenus par le quotidien britannique Financial Times, le premier actionnaire d’Ecobank, Public Investment Corporation (PIC), a fait part de ses inquiétudes à propos d’un litige impliquant des entreprises associées à Kolapo Lawson, le président du groupe. « Nous avons écrit une lettre au conseil d’administration, une lettre confidentielle, lui demandant de trouver rapidement le temps pour discuter de cette question afin que nous puissions la résoudre correctement », a déclaré Daniel Matjila, le directeur des investissements de PIC, à l’agence Bloomberg, précisant que PIC n’avait pas demandé à ce que Kolapo Lawson soit remplacé.
Engagements non respectés ?
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Selon les éléments rendus publics par le Financial Times et Bloomberg, la Banque centrale du Nigeria (BCN) a informé Ecobank en avril dernier que Kolapo Lawson n’avait pas respecté son engagement de rembourser une dette due à l’Asset Management Corp du Nigeria (Amcon, une entité mise en place par la BCN en 2010 pour absorber les actifs non-performants des banques nigérianes dans la foulée du crash bancaire de 2009).
Selon le Financial Times, d’après des documents auxquels il a eu accès, Agbara Estates, une société dont Kolapo Lawson est le président, doit rembourser 1,6 milliard de nairas à la filiale nigériane d’Ecobank. Interviewé par le quotidien britannique, le président d’Ecobank affirme qu’il a donné les informations requises à la BCN.
Dans la soirée du 18 juillet, Ecobank a officiellement répondu à ces allégations. « L’article paru ce jour dans le Financial Times (17 juillet 2013) fait état de sérieuses allégations portées contre la probité financière du Président du Conseil d’administration d’Ecobank Transnational Incorporated (ETI) et sur la manière dont la direction générale d’ETI et le Conseil d’administration auraient géré une telle situation, explique le groupe bancaire panafricain dans un communiqué de presse. Ecobank peut se prévaloir de traiter de tels sujets de manière transparente et effective, et ce, en conformité avec les pratiques de bonne gouvernance à l’usage au sein du groupe. En effet, les questions soulevées par le FT avaient été traitées au préalable par le Conseil d’administration de ETI. » Concernant la dette due par son président à l’Amcon, « Ecobank ajoute que selon notre entendement, Mr Lawson a conclu un accord avec Amcon sur ce sujet précis ».
Concernant des prêts accordés directement par Ecobank à des sociétés de Mr Lawson, la banque a également précisé qu’il n’existait aucun prêt personnel entre elle-même et le président et les crédits accordés à l’une des sociétés lui appartenant bénéficient d’une garantie.
Le groupe a enfin souligné son « adhésion aux normes de gouvernance institutionnelle les plus élevées ».
Ecobank n’a en revanche fait aucun commentaire sur les demandes de son actionnaire sud-africain, PIC, concernant cette affaire.
Bonne performance en Bourse
Entré au capital d’Ecobank à hauteur de 20% en avril dernier, PIC gère plus de 1 trillion de rands (101 milliards de dollars), principalement pour le compte des fonctionnaires sud-africains. Nedbank, l’une des principales banque sud-africaines, a une option pour acheter 20% d’Ecobank en novembre. Depuis le début de l’années, les actions d’Ecobank ont augmenté de près de 50%. Les dernières nouvelles n’ont pas affecté son cours à la bourse de Lagos.